Un merveilleux week end aux Cinqueterres
Mon amie Fred m’a parlé des Cinqueterres comme d’une région en dehors du temps. Cette petite bande de terre de 8 kilomètres au bord de la mer de Ligurie semblait en effet insolite et unique.
En ce début d’automne, nous avons donc décidé de quitter la triste banlieue parisienne, et de partir 3 jours pour les vacances de la toussaint. Le challenge était important car visiter des villes côtières sous la pluie et le froid était un risque peu agréable mais l’appel de l’Italie a été plus fort et dès la reprise de l’école nous avions réservé notre vol, notre hôtel et ressorti les sacs à dos…
Je ne vais pas ici décrire les Cinqueterres. Les sites internet le font très bien. Voici simplement mon journal de bord pour ces 3 jours, agrémenté de photos de ces lieux.
Il ne faut surtout pas oublier que durant l'automne 2011, les Cinqueterres ont subi d'énormes inondations. Les rues ont été dévastées, la boue est montée, l'eau a tout submergé. Le travail de réhabilitation et de reconstruction est à applaudir car lors de nos promenades nous n'avons pas vu trop de séquelles. Il n'y a que certains chemins entre les villages qui restent dangereux et sont donc encore fermés par sécurité.
En effet aujoud'hui tout est beau aux Cinqueterres, les couleurs, les reliefs, la luminosité, les pierres, la mer cristalline, et le ciel bleu, mais il est difficile de traduire ce paradis sur papier et de communiquer l’émotion que nous avions à chaque découverte de village, au détour d’un chemin, au sortir d’un tunnel, à la descente du train, ou au bout de 367 marches …
Comme pour tous nos voyages en Italie nous étions prêts sur le trottoir à 5 h 15 du matin direction Orly sud pour grimper dans notre avion Easyjet de 7 heures 05. Nous avons atterri à Pise vers 9 heures. Notre billet de train Trenitalia acheté nous avons embarqué pour un voyage de 50 minutes direction La Spezia.
Nous sommes arrivés à notre hôtel Firenze § Continentale à la Spezia. C’est une grande ville qui se situe au sud des 5 terres. Grace à sa situation elle permet de desservir parfaitement les 5 villages. L’hôtel se situe à 200 mètres de la gare. Nous étions donc installés au mieux pour nos excursions. La décoration de l’hôtel est très belle, assez typique. Nous avons choisi 2 chambres de luxe (un peu de folie). Nous avons été un peu déçu par l’une d’elle car elle ne correspondait pas tout à fait aux critères décrits. Heureusement le petit déjeuner somptueux et la gentillesse du personnel ont permis d’oublier ce désagrément.
La Spezia n’est pas une ville très touristique. Hormis son port militaire (immense je dois dire mais il faut aimer ce style) et le port de plaisance, il n’y a rien de transcendant. Après une assiette de spaghetti al pomodoro nous avons donc décidé de nous rendre dans un des villages des 5 terres : Monterosso el Mar. Nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre. Nous avons repris le train direction Levanto pour descendre à Monterosso.
Notre enchantement a débuté des cet instant. Le ciel était gris, légèrement pluvieux mais l’horizon était magnifique. Nous nous sommes promenés sur la jetée et nous avons bu notre premier caffe latte et cappucino de la journée face à la mer. Notre après midi débutait merveilleusement surtout que le ciel s’est dégagé et le soleil est apparu pour ne plus nous quitter pour ces 3 jours.
Nous avons crapahuté sur la plage Fegina. Nous avons grimpé sur cet énorme rocher échoué au bord de la plage de sable fin. Le soleil est apparu au loin et à illuminé la ville toute proche de Vernazza au bout de la crique. Du haut de notre rocher, la vue est splendide.
Nous avons visité la vieille ville, la ville médiévale et ses case torri (maisons-tours), ses carruggi (petites ruelles). Nous avons emprunté des chemins cahoteux, grimpé des dizaines d’escaliers, admiré des façades d’églises, rencontré des centaines de cactus.
Ce village (comme les 4 autres est riche d’une multitude de couleurs et d’odeurs que l’on rencontre à chaque croisement). Nous étions déjà si émerveillés et nous ne nous attendions pas à pouvoir être encore plus admiratifs.
Nous avons rejoint le train direction la Spezia pour descendre à Vernazza le village le plus proche de Monterosso. De loin sur le rocher de la plage Fegina le village me semblait très mignon. En arrivant, la beauté de ce petit port m’a coupé le souffle.
Il était environ 17 heures. Le soleil qui commençait à descendre sur la mer donnait des reflets dorés aux façades des maisons. Le petit port de pêche est un écrin pour ces maisons aux couleurs ocres.
L'église de Santa Margharita d' Antiochia domine cette plage au pied du village. Son clocher octogonal est de toute beauté.
C’est les yeux émerveillés comme des enfants que nous sommes allés manger une bonne pizza au restaurant de la jetée.
Le vent s’est un peu levé. Nous avons alors repris notre train direction La Spezia pour retrouver notre hôtel et récupérer un peu de tous ces kilomètres avalés depuis le matin (la journée a été longue depuis notre départ de Paris).
Après une nuit réparatrice et un petit déjeuner copieux et varié nous étions près pour une nouvelle journée de découverte. Nous avons acheté un ticket de train pour nous rendre directement à Corniglia, le seul village des Cinqueterres qui n’ait pas d’accès à la mer. Il surplombe l’eau du haut de ces 377 marches , la Lardarina, qu’il faut gravir dès la descente du train.
La montée n’est pas si terrible que cela et il aurait été dommage de prendre le bus qui monte depuis la gare. C’est comme ci on gagnait le droit d’entrer dans le village après l’effort de la montée.
Tout au long du chemin la vue est grandiose, jusqu’au moment où l’on arrive en haut. On découvre alors un petit village perché où les balcons semblent se toucher, les draps qui sèchent aux fenêtres volent au vent rappelant que nous sommes en Italie.
Le village est construit tout en hauteur, les maisons étoites sont imbriquées les unes aux autres. De temps en temps, par une petite trouée on aperçoit la mer à l’horizon. Le paysage au loin est merveilleux.
Nous flânons dans les petites ruelles, où nous croisons des boutiques très pittoresques. Nous dégustons une glace au yaourt et chocolat chaud fondu. C’est une de leur spécialité et c’est délicieusement frais.
Les citronniers sont lourds de fruits. Leurs branches nous tendent les bras et nous cueillons un citron. Nous rencontrons un oranger et nous dégustons une orange très acidulée et très parfumée. Notre promenade nous offre tous les parfums de l’Italie.
Le soleil fait briller la mer de mille étoiles, le ciel est si bleu, et la température tellement agréable : nous ne voudrions pas repartir, mais il nous reste deux villages à visiter.
Nous ne nous risquons pas à prendre des sentiers car l'office du tourisme nous a prévenu que le peu de sentiers ouverts restait assez dangereux. C’est donc en train que vers midi nous reprenons notre route direction Manarola.
Marola est un de plus beaux villages des Cinqueterres, construit à côté d'une falaise qui offre un panorama à couper le souffle. Je crois que c’est le village que j’ai préféré (si j’arrive à choisir car ils ont tous quelque chose de grandiose, de merveilleux et d’inoubliable).
Après avoir traversé ce petit village tranquille, aux ruelles typiques, aux maisons colorées où les draps qui sèchent, flottant au vent, rajoutent encore des couleurs variées, nous sommes arrivés sur le port, protégé entre deux pointes rocheuses. La vue est renversante. C’est comme sur les cartes postales.
Le village est perché sur son rocher. Les maisons se chevauchent presque. Les bateaux des pécheurs sont amarrés pour la plupart devant les maisons. Un parking bien original dans cette rue principale qui descend vertigineusement vers la mer.
Nous nous installons au « bar de la Plancha », au pied des maisons, face à la mer pour déguster des « tomates aux anchois, » des « bruchettas » et des « frappés parfumés ». Nous savourons cet instant à sa juste valeur.
Rassasiés nous prenons le chemin de la Via di Corniglia, un petit sentier aménagé qui nous emmène au bout de l’éperon rocheux. De là, la vue sur le village est encore plus impressionnante.
Nous continuons notre escapade à travers les rues pavées. Nous grimpons un peu (toujours des marches, que de marches mais il faut bien mériter le paysage que nous offre la nature…) et partout le point de vue est splendide.
Un dernier coup d’œil au village puis nous reprenons la direction de la « stazione » de Manarola pour rejoindre Riomaggiore dernier village des Cinqueterres que nous allons bientôt découvrir.
En nous retrouvant sur ce quai de gare, je me rends encore compte de notre chance.
Dès demain notre horizon sur le quai de gare sera tellement différent, gris , terne , nauséabond, au milieu du banlieue grise ou au sous sol des transports parisiens. Nous prenons la pose pour immortaliser ce quai de gare irréel, posé au bord de l'eau, entre deux tunnels, reliant simplement deux petits villages de bord de mer. Il faut se rappeler que jusqu'à la fin du XIXème siècle ces villages étaient dans une situation de complet isolement et on pouvait y arriver seulement par la mer ou à pieds.
Nous arrivons à Riomaggiore, ancien village de pêcheur. Comme pour les autres villages nous traversons un tunnel depuis la gare. L’accès à ces villages est très particulier du fait de leur situation dans la falaise. Il n’en faut pas plus pour moi qui n’aie aucun sens de l’orientation d’être rapidement perdue. Mais ce n’est pas important. Il faut se laisser guider et nos pas nous emmènent vers de merveilleux endroits.
En fait pratiquement tous les tunnels que nous avons traversés sont décorés.
Depuis 1999, le Parc National des Cinqueterres a engage l'artiste Silvio Benedetto (artiste peintre, muraliste et sculpteur) pour la création du projet «Les routes artistiques dans le Parc National des Cinque Terre." Il a crée et produit de grandes peintures murales dans les 5 stations de chemin de fer qui relient les communes du Parc.
Le quartier le plus impressionnant surplombe la petite calanque abritant son port. Les maisons empilées sur le rocher y sont si serrées que l’on a l’impression d’un trompe l’œil. L’effet est encore saisissant. On monte, et on monte encore.
Pour accéder au petit port nous avons descendu encore des marches et nous avons pu nous installer pour savourer le lieu et les senteurs. Il faut crapahuter sur les rochers, se promener sur ce petit port, aller jusqu’à la plage de cailloux où les touristes et les habitants se prélassent au soleil. A droite, à gauche notre regard porte vers des petites criques accueillantes.
Nous montons plus haut, encore plus haut à travers les voutes et les escaliers et là nous trouvons une école tout près du Castello. La vue depuis la cour d’école est fabuleuse. Je ne suis pas sure que les petits riomaggioresi en aient pleinement conscience.
L’heure tourne, bientôt l’heure du coucher de soleil. L’appétit ouvert nous décidons de nous asseoir sur la jetée, face à l’horizon, pour déguster une spécialité de ce village de pécheurs : un cornet de rougets, d’éperlans, et de calmars frits. Quelle heureuse idée. Je n’ai jamais autant apprécié de manger du poisson. Nous avons même eu la visite d’une mouette qui est venue rejoindre Jessy sur son rocher. Un vrai moment de plénitude…
Durant le trajet de retour jusqu’à l’hôtel nous étions sur un petit nuage. Quelle merveilleuse journée que nous venons encore de passer. Ce site merveilleux des Cinqueterres mérite bien d’être classé comme Patrimoine Mondial de l’humanité par l’Unesco. Et comme le lendemain matin nous avons encore quelques heures pour nous promener, nous décidons de nous rendre en bus à Portovenere.
Ce n’est pas un village des Cinqueterres mais il paraît que c’est très joli……alors pas d’hésitation.
Merveilleuse idée que de compléter la visite des Cinqueterres avec la découverte de Portovenere. Ce village fortifié est splendide.
Portovenere , village de marins, bourg fortifié au XIIème siècle pour défendre la république de
Quelques bateaux de pêche se balanchent doucement dans les eaux de la Baie des poètes.
La vue sur ce village de bord de mer est saisissante. Notre regard se port au loin, à l'horizon et tout est grandiose.
Il faut se promener le long du port, aller jusqu'au fort et l'église San Piétro. La vue depuis la pointe rocheuse l'Arpaia est renversante. Il faut se faufiler à travers les rochers pour voir la grotte Byron.
Asseyez vous sur les rochers , vous êtes au bout du monde, protégés par la crique, isolés du bruit. C'est le paradis.
Le bourg Dora a su garder son authenticité.
L'église Saint Laurent (XIIème siècle) domine le village et la baie de son dôme majestueux.
Visite inoubliable.
Mais le temps passe trop vite en Italie et il faut repartir à l'hôtel pour récupérer nos bagages laissés en consigne. Nous filons rapidement vers Pise pour reprendre l'avion vers Paris.
Pas de tristesse, car c'est déjà un grand privilège d'avoir pu découvrir ce petit coin de paradis sur le littoral européen.
A bientôt Italia.